top of page
assemblee-nationale-38008.jpg

Élections au Québec : cinq chefs, cinq défis

Les cinq chefs de parti ont jusqu'au 3 octobre pour convaincre les électeurs de voter pour eux.

  • Facebook
  • Twitter
  • LinkedIn
  • Instagram

Élections au Québec : cinq chefs, cinq défis

Quel que soit le fossé qui sépare François Legault de ses quatre adversaires en ce début de campagne électorale, les cinq candidats briguant le poste de premier ministre du Québec devront chacun faire face à leur lot de défis d'ici au 3 octobre.

 

François Legault

Le chef caquiste et premier ministre sortant, François Legault

​

Pour son plus grand malheur, François Legault entame cette campagne au sommet dans les sondages. Si la formule se veut provocatrice, elle n'en illustre pas moins le danger qui guette le chef caquiste. Se maintenir si haut dans les intentions de vote ne sera pas facile, et comme les sondeurs ont horreur des campagnes statiques, comptez sur eux pour souligner à grands traits le moindre recul dans l'opinion publique.

On l'a souvent répété ces derniers mois : le pire ennemi de François Legault est souvent... François Legault. Dans bien des cas, ce ne sont pas tant les idées qu'il défend que la manière dont il les exprime qui suscite la controverse. On l’a encore vu hier par son emploi malhabile des mots cette madame pour désigner son adversaire Dominique Anglade. Sans tomber dans la langue de bois, le chef caquiste priverait ses adversaires de bien des occasions de le critiquer s'il se montrait légèrement plus circonspect dans ses interventions.

Au-delà des questions de forme, le chef de la CAQ devra aussi préciser comment il compte réussir là où il a échoué jusqu’à présent, qu'on pense à la remise sur pied du système de santé ou au rapatriement de plus de pouvoirs en matière d'immigration. Si la pandémie a pu justifier le retard pris dans la mise en œuvre de certains engagements, cette explication sera de moins en moins convaincante.

En lançant sa campagne dimanche, François Legault a demandé aux Québécois en qui ils avaient le plus confiance pour gérer ces dossiers, mais il n’a pas encore offert de plan de match bien concret.

 

Dominique Anglade

Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ)

​

À l'instar des autres chefs des partis d'opposition, Dominique Anglade a gravement souffert de l'omniprésence médiatique de François Legault depuis le début de la pandémie. Bien des Québécois ne la connaissent toujours pas.

Même si elle a claironné cette fin de semaine que l’économie serait l’enjeu principal de l’élection, rendre crédible aux yeux des citoyens le virage à gauche qu'elle a voulu faire prendre à son parti ne sera pas simple. Bien des électeurs se rappellent encore de l'austérité budgétaire imposée sous le dernier gouvernement libéral. Promettre un médecin de famille à tous les Québécois, alors que les derniers gouvernements libéraux n'y sont jamais parvenus, pourrait aussi susciter du scepticisme. C'est sans compter les récents changements de cap de la cheffe libérale au sujet de la protection du français.

Dominique Anglade semble toutefois prête pour l’attaque, à voir la rapidité avec laquelle elle a rétorqué à la façon dont François Legault l’avait désignée. Réconcilier son désir de croissance, sans pour autant s’aliéner sa base électorale dans l'ouest de Montréal, ne sera toutefois pas une mince affaire.

Au final, le succès de sa campagne dépendra de sa capacité à démontrer en quoi un nouveau gouvernement du Parti libéral serait différent de ceux menés par Jean Charest et Philippe Couillard il n’y a pas si longtemps.

​

Gabriel Nadeau-Dubois

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois

​

Les stratèges de Québec solidaire se plaisent à dire que le parti n'a jamais, depuis sa fondation, perdu le terrain qu'il avait gagné. Si l'affirmation est vraie, elle n'offre en revanche aucune garantie de succès futur.

Gabriel Nadeau-Dubois s'est avéré un adversaire coriace à François Legault ces derniers mois à l'Assemblée nationale. Fidèle à son habitude, il a été très habile à mettre en relief les nombreux points de divergence entre la CAQ et QS lors du lancement de sa campagne. Il sera sans doute aussi très bon aux débats des chefs. Son infortune tient précisément au fait qu'en dépit de cette bonne performance, le parti peine à prendre son envol dans l'opinion publique.

Si le messager n'est pas en cause, c'est peut-être parce que le message l'est. Bien des électeurs semblent toujours avoir des doutes sur le réalisme des objectifs défendus par Québec solidaire. Pour marquer des points, Gabriel Nadeau-Dubois devra convaincre que les idées que son parti met de l’avant sont réalistes et qu’elles correspondent aux priorités d'une majorité de Québécois.

Paul St-Pierre Plamondon

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon

PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / GRAHAM HUGHES

Du fond du baril où il se trouve dans les sondages, le Parti québécois ne peut que remonter la pente et surprendre. Ajouté aux finances du parti qui se sont redressées, c'est sans doute la meilleure nouvelle qu'il y ait pour Paul St-Pierre Plamondon en ce début de course.

Sous son leadership, le Parti québécois a adopté des positions claires sur l'indépendance et sur la défense de l'identité québécoise, comme il l’a encore réitéré hier au moment de lancer sa campagne dans la circonscription de Camille-Laurin. Cette fermeté survient hélas après des années de tergiversations qui semblent avoir durablement miné la crédibilité du parti auprès de l'électorat.

En plus de se faire mieux connaître, Paul St-Pierre Plamondon devra démontrer aux anciens électeurs du Parti québécois, passés à la CAQ, en quoi il serait plus avantageux pour eux de voter PQ, et d'ainsi assurer une opposition nationaliste à la CAQ, que de voter pour François Legault. Le fait que le PQ soit, dans les sondages, le deuxième choix d’un grand nombre d’électeurs constitue à ce chapitre un premier pas.

Éric Duhaime

Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime

PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / JACQUES BOISSINOT

Depuis son élection à la tête de la formation, Éric Duhaime a permis au Parti conservateur du Québec de passer du statut de parti marginal à parti invité aux débats des chefs. Habile et fin stratège, le nouveau chef a su enfourcher les bons chevaux de bataille, sans tomber dans les affres du populisme qu’on observe ailleurs.

La fin de l'état d'urgence sanitaire et des mesures restrictives imposées à la population ont toutefois calmé les vents qui soufflaient dans la voile conservatrice. Pour marquer des points, le parti devra garder bien vivants ces souvenirs douloureux dans l'esprit collectif, tout en montrant qu'il a plus à offrir qu'une simple critique de la gestion de la pandémie.

Le principal avantage d'Éric Duhaime tient au fait qu'il est souvent seul à défendre les idées qu'il porte, qu'on pense à son opposition aux mesures sanitaires, à la place qu'il veut donner au privé en santé ou à l'exploitation des hydrocarbures. À cet égard, le chef conservateur aurait intérêt à mieux faire ressortir le fil conducteur qui unit la longue liste de priorités qu’il a évoquées au premier jour de la campagne.

Contact

I'm always looking for new and exciting opportunities. Let's connect.

123-456-7890 

bottom of page